La prévention, quésaco ?

La prévention, quésaco ?

Dans le langage courant on dit avec bon sens : « Mieux vaut prévenir que guérir ! ». L’article 31 de la convention nationale traitant des droits et devoirs de la profession de Masseur-Kinésithérapeute, précise à juste titre : « La prévention est un élément essentiel de la politique de santé.».

La participation des MK à cette bonne action ne date pas d’hier, mais cela ne concerne pas qu’eux. Dans toutes disciplines médicales il y a lieu de pratiquer la prévention. Il faut prendre le temps d’éduquer le sujet, l’aider à combattre ses mauvaises habitudes. Hélas, dans les cabinets, c’est une option parfois zappée parce que les scientifiques lui trouvent peu d’efficacité, comme en matière d’évitement des maux de dos quand il s’agit de conseiller au patient de plier les genoux plutôt que son dos lorsqu’il ramasse un objet lourd. Car il a été démontré que l’apprentissage des bonnes postures tel qu’il est pratiqué par les écoles du dos par exemple, a peu d’intérêt. Efficacité quasi-nulle. Mieux vaudrait en fin de compte diminuer les contraintes et la fatigabilité au travail *. Je pense qu’il faut néanmoins continuer à passer le message prévention en matière de maux de dos. Les scientifiques ont conclu à l’inefficacité du programme-prévention parce qu’il est obsolète. Il faut le réactualiser, en insistant notamment sur les dangers de la station assise prolongée (consulter mon livre : Mal de dos, vérités et mensonges). Dans ma pratique professionnelle, c’est un des fondamentaux.

Autres domaines où la prévention est importante : dans le plan hivernal anti-bronchiolite il faut éduquer les parents au mouchage de leur chérubin. Sur le plan sportif il y a la prévention des gestes à risques de micro-traumatismes. Chez les personnes âgées la prévention du risque de chute est primordiale. A quoi bon rééduquer si l’on n’apprend pas à se protéger.

Voilà donc quelques uns des aspects de cette mission indispensable à la santé publique qu’est la prévention. Trop de MK zappent cette incontournable phase rééducative, ces conseils qui « prennent du temps ».

  • Dr C. Bailly. Lombalgies : la rééducation n’est pas systématique. Panorama du Médecin. 12 juin 2006. N°5022. P 54

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