Le conseil du Kiné : le sport, un traitement à part entière ?

Petit quiz sport et santé

1 - Peut-on considérer le sport comme un traitement à part entière et si oui pourquoi ? Quels sont les bénéfices et l’action thérapeutique ?

Au XXIè siècle, nous autres occidentaux sommes plutôt sédentaires. Nous n’avons plus à courir, grimper, monter aux arbres pour échapper aux prédateurs, courir après le gibier, nous ne sommes plus assis quotidiennement sur un cheval, bien que nous ayons encore les caractéristiques corporelles du « chasseur-cueilleur ». Pour entretenir ou augmenter notre tonicité musculaire, il nous faut donc « nous bouger la santé ». L’entraînement physique permet en premier lieu d’optimiser la définition musculaire qui nous est propre. A poids égal, la graisse est 5 à 6 fois plus volumineuse que le muscle. Avec le sport la silhouette change, s’affine, on est autre.

Quel que soit son âge, un entraînement physique raisonnable permet d’atténuer bon nombre de symptômes des maladies, atténue la fatigue, augmente la force musculaire, entretient les articulations, la souplesse, augmente le périmètres de marche et la sphère d’activités. Il diminue la tension artérielle et le taux de cholestérol dans le sang. Il permet de diminuer (ou d’échapper à) une surconsommation de médicaments, de limiter les hospitalisations et les traitements lourds, prévient ou atténue le mal au dos, divise par deux le risque de cancer du poumon, de 30 % celui du cancer du sein. Apparition et progression du cancer de la prostate, diminuent de 70 % chez les hommes pratiquant plus de trois heures de sport par semaine. La dépense physique lutte également contre la déprime plus efficacement que les antidépresseurs. Grâce à elle, on a un meilleur tonus psychique, il y a maintien de la confiance et de l’estime de soi. Elle diminue les risques de chute (le Tai chi permettrait de réduire de 25 % le risque de chute).

En période de stress, le rhumatisme par exemple est plus douloureux et l’ankylose s’installe vite. Le sport permet alors de diminuer la douleur et d’éviter l’ankylose. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, il ralentit la progression de la maladie, étant plus efficace que les « sports cérébraux » pour booster les fonctions cognitives (mémoire, raisonnement, concentration). Il entretient les schémas moteurs, les capacités fonctionnelles, et favorise de nouvelles connexions dans la zone concernée de la mémoire. On peut opter par exemple pour Wii Fit, marche nordique, sport accompagné.

Dans quelles circonstances peut-il suffire ?

Quelques exemples édifiants :

30 minutes de marche à allure soutenue (4 à 5 Km/h), tous les jours, diminuerait par cinq le risque de mortalité par inactivité (le sédentaire). Dans le cas de l’ostéoporose il a été démontré un lien avec la dépression. Les dépressifs auraient un risque de fracture supérieur que le non dépressif. Le sport évite aussi à bon nombre de sujets ostéoporotiques la déprime par mésestime de soi : peur de ne plus pouvoir assurer ses tâches quotidiennes, de tomber dans la dépendance, etc. Les douleurs physiques touchent 40 à 80 % des malades déprimés, et plus le nombre de plaintes somatiques (corporelles) est élevé, plus le risque de dépression est important. Le sport permet de sortir de cette boucle infernale.
Toutes les maladies psychosomatiques (dermatologiques, nerveuses, certains maux de dos, certaines souffrances du genou de l’adolescente) trouvent là un médicament bio (comme c’est dit dans l’un de mes livres).

Dans le cas de la prévention du diabète de type 2, régime et exercice le retardent de 14 ans. Ceux qui font de l’exercice et surveillent leur alimentation dans la population des 20 à 70 ans, ont un risque diminué de moitié de devenir diabétique. Un obèse qui fait une activité physique soutenue, même sans perdre de poids, aura moins de risque cardio-vasculaire qu’un sujet à poids normal mais sédentaire. Dans le cas de lésion définitive de l’oreille interne, la seule façon de gagner un meilleur équilibre (ce qui évite les chutes) est de compenser par les autres composantes de l’équilibre au travers du sport (yoga, tai chi, Qi Gong, Katas du karaté, Wii Fit).

Dans quelles pathologies agit-il en soutien, en complément du traitement médical ?

Pratiquement toutes, car même lorsqu’on est dépendant et incapable de quitter son lit, il reste essentiel de bonifier et/ou d’entretenir son capital musculo-articulaire restant fonctionnel (et son moral, car le sport est anti-stress). Ca reste la plus saine des occupations.

A suivre...

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